Best of U.G


"L’homme ne sera pas vraiment un homme aussi longtemps qu’il suivra quelqu’un d’autre.
Ce que vous considérez comme très profond, tout ce que vous tenez pour sacré, est une contamination de cette conscience.
La recherche de moksha – libération – est duhksha – la souffrance et c’est même la duhksha des duhkshas – la souffrance suprême.
Se rendre compte qu’il n’y a pas d’illumination, c’est cela l’illumination". (Rire)



« La soi-disant réalisation du soi est la découverte par vous-même et pour vous-même qu’il n’y a pas de soi à découvrir.
J’ai découvert qu’il est inutile de tenter de découvrir la vérité.
L’homme doit être sauvé des « sauveurs de l’espèce humaine ». Les religieux se trompent et trompent l’ensemble des humains. Jetez-les dehors ! C’est cela le vrai courage et non le courage que vous entendez pratiquer.
En réalité tout ce que vous faites bloque l’arrivée de l’état naturel. Cette formulation est d’ailleurs une source d’erreur parce que rien n’arrivera.
Je suis sur la même rive que vous ! Il n’y a pas de fleuve à traverser, aucun pilote n’est nécessaire ! » Personne ne peut vous guider.
« L’illumination », s’il existe quelque chose de tel, n’est pas une expérience…c’est la réalisation qu’il n’y a rien à réaliser, pas de réalisation du soi. C’est un coup fracassant…
Rien malheureusement ne peut vous arriver. Âtman est Brahman signifie exactement cela : le Brahman que vous souhaitez pour l’avenir est déjà là et rien d’autre n’arrivera.
Tout ce que vous pouvez faire avec cette volonté vous fera souffrir…La recherche de moksha – libération – est duhksha – la souffrance et c’est même la duhksha des duhkshas – la souffrance suprême (Rire). Ca n’a pas de fin. Vous cherchez éternellement…en vain…il vous faut toujours plus de béatitude, plus de silence – du silence en permanence.
Vous ne pouvez être autre que ce que vous êtes. Quels que soient vos efforts de changement, vous ne réussirez pas. Cessez de vous évader de vous-même.
Puisqu’il n’existe rien de tel que l’illumination, la question de savoir si X ou Y est ou non illuminé ne se pose pas !
La « Compassion » c’est l’un des trucs du « sacré business ». C’est du boniment de camelot ! Vous n’êtes pas appelé à changer le monde !
Qu’est-ce qui ne va pas dans le monde ? Pourquoi voulez-vous le changer ? Il est extraordinairement beau. Si vous tenez à le changer c’est afin de vivre dans un monde conforme à vos idées personnelles.
Ce que vous considérez comme sacré, comme extraordinaire - la Conscience de Bouddha, la Conscience du Christ, la Conscience de Krishna – est une contamination dans votre propre conscience : elle doit se purifier de toute cette crasse. Tout ce qui est saint, tout ce qui est sacré doit disparaître. Alors vous êtes vous-même.
Qu’est-ce qui vous amène à croire que vous êtes différent de moi ? Je ne suis pas différent. Ce n’est pas possible.
Aucun secret n’est caché quelque part. Je n’ai rien à offrir sinon la certitude que toute recherche, toute discussion philosophique sont inutiles
Vous êtes unique, vous n’avez aucune raison de vouloir être semblable à un autre type et, de toute façon, ce n’est pas possible.
Comme l’oiseau, comme le ver, comme le nuage vous n’êtes qu’une expression de la vie.
Ce qui vous rend malheureux, c’est la recherche de ce qui n’existe pas. Dans le même ordre d’idées, il n’existe rien de tel que l’illumination. Vous me direz que chaque maître, que tous les saints et les sauveurs de l’humanité ont affirmés des siècles durant que l’illumination existe et qu’ils sont illuminés.
Se rendre compte qu’il n’y a pas d’illumination, c’est cela l’illumination (Rire).
Tant que vous aurez le désir d’obtenir ou d’accomplir quelque chose ou de devenir un illuminé vous ne serez pas illuminé. L’illumination c’est précisément de laisser tomber tout cela – c’est cela, l’illumination (mais c’est là un mot que je n’aime pas employer).
La véritable barrière la voici : « Je ne veux pas être obsédé par des pensées sexuelles mais je veux fermement être obsédé par la pensée de la réalisation, de « l’illumination ».
Si vous suivez une voie, quelle qu’elle soit, elle vous égare…
Vous devez être vous-même et la voie de cet autre tend à faire de vous quelqu’un d’autre que vous-même. Pourquoi voulez-vous être un autre ? Si vous ne le vouliez pas, vous n’écouteriez personne.
Ce sont des menteurs, des vantards, des truqueurs, des tricheurs tous ceux qui prétendent avoir cherché et prêché la vérité.
A mon sens, l’état naturel ne comporte aucune préparation préalable ni sadhana, ni méditation.
Vous ne pouvez pas devenir un sage au moyen d’une sadhana : ce n’est pas à votre portée.
Il est très difficile de vous faire saisir l’absurdité de toute sadhana.
Un vrai maître n’encourage jamais les pratiques de sadhana car il sait bien que si ce genre de chose doit arriver à quelqu’un c’est que cette personne n’aura besoin d’aucune aide extérieure : cela arrivera en dépit de tout.
Toute sadhana est une activité égocentrique.
Vous dites que la sadhana est indispensable à votre accomplissement. Je maintiens qu’il n’y a rien à accomplir, rien à atteindre et que tous vos efforts n’ont pas de sens. Je ne l’avais pas compris moi-même quand je pratiquais cette sadhana. Plus tôt cette évidence se fera jour en vous, mieux vous vous en trouverez.
La faculté de suivre est une qualité animale. L’homme ne sera pas vraiment un homme aussi longtemps qu’il suivra quelqu’un d’autre. La culture est responsable de ce comportement animal – le chien de tête suivant quelqu’un… Vous voulez être une minable imitation de Bouddha ou de Shankara. Vous ne souhaitez pas être vous-même. Pourquoi ? Je vous le répète : vous êtes plus unique, plus extraordinaire que tous ces saints et ces sauveurs ensemble. Pourquoi devenir une fade imitation de l’un de ces types. Cela relève du mythe. Shankara est mort depuis des siècles. Vous avez en vous-même le même potentiel que lui. La première chose à faire est de laisser tomber Shankara.(Lire plus...)

 


« Je fais remarquer qu'il n'y a pas d'illumination - qu'il n'existe rien de tel. Je le dis parce que toute ma vie durant j'ai avidement cherché à être un illuminé et j'ai découvert qu'il n'existe pas d'illumination, ni rien qui y ressemble. Dès lors la question ne se pose pas de savoir si telle ou telle personne est illuminée ou non.
J'ai découvert pour moi-même et par moi-même qu'il n'y a pas de soi à réaliser - voilà la réalisation dont je parle.
Ce que vous poursuivez n'existe pas; c'est un mythe. Vous n'auriez même plus envie d'être mêlé à cette affaire, ni de loin, ni de près.
Tout ce que vous pouvez entreprendre en direction du but poursuivi - la recherche de la vérité ou réalité -, tout vous écarte de votre véritable état naturel, celui dans lequel vous êtes toujours.
Voyez-vous, la recherche vous écarte de vous-même, vous conduit dans la direction opposée. Il n'y a absolument aucun rapport.
Tout ce que vous faites s'oppose irrémédiablement à l'expression de ce qui est déjà présent. Voilà pourquoi je parle de "votre état naturel". Vous êtes déjà dans cet état. Ce qui empêche cela, qui est présent, de s'exprimer, c'est la recherche elle-même.
Ce que vous considérez comme très profond, tout ce que vous tenez pour sacré, est une contamination de cette conscience. (Rires.)
Voyez-vous, je ne sais pas comment dire. La pensée que je suis différent de quelqu'un n'émerge jamais dans ma conscience.
Il n'y a pas de pouvoir en dehors de l'homme. C'est à partir de sa peur que l'homme a créé Dieu.
Entendez-moi bien: c'est votre état que je décris, votre état naturel, pas mon état, ni l'état d'un "homme divinisé" quelconque, ni d'un mutant ou quelque chose du même genre. Il s'agit de votre état naturel, et ce qui l'empêche de s'exprimer à sa façon, c'est votre recherche, votre fuite en avant - ce sont vos tentatives pour être autre chose que ce que vous êtes.
Cet état naturel est acausal: cela arrive, tout simplement. Aucune explication n'est possible, et aucune n'est nécessaire.
La seule chose qui soit réelle pour vous est votre façon de fonctionner; il est futile de vouloir établir un rapport entre ma description et votre fonctionnement. Lorsque vous renoncez à ce travail de comparaison, ce qui reste est votre état naturel. Alors vous n'aurez plus à écouter personne.
Pourquoi la vie aurait- elle un sens?
C’est la vie qui s’exprime. Un point c’est tout. Inutile d’y voir un sens.
Ne cherchez pas un sens à la vie, il se peut qu’elle n’en ait pas. Il se peut qu’elle en ait une dont vous ne saurez jamais rien.
Un homme heureux ne se soucie pas de chercher le bonheur. Un homme bien nourri n’est pas en quête de nourriture.
Tout ce que je peux vous garantir, c’est qu’aussi longtemps que vous chercherez le bonheur vous resterez malheureux. C’est un fait.
La société dont vous faites partie ne peut être que ce qu’elle est, cessez donc vos efforts pour la sauver ou la changer.
Aussi longtemps que vous avez l’intention de vous changer, vous aurez celle de changer le monde entier. Vous voulez un monde différent où vous seriez heureux, c’est votre seul souci. Vous pouvez bien parler de l’espèce humaine, de vos préoccupations pour elle, de la compassion pour elle… Tout ça c’est de la crotte de bique… Cela je le récuse.
Votre recherche du bonheur est en réalité fondée sur l’intérêt personnel et la naïveté. Vous êtes en toutes circonstances un chercheur de plaisir et votre idéal de noble bonheur est tout simplement un plaisir sans fin et sans peine…
Nous avons subi, de la part de ces gens-là, un lavage de cerveau destiné à nous libérer du passé dès cette vie et tout devait être mirobolant, plein de lumière et de douceur. Ce n’est là que lavasse romantique, purs fantasmes de mouflet. — Rien de plus. Vous vous êtes malheureusement entiché de ces balivernes.
Quand votre exigence intérieure d’être différent de ce que vous êtes aura cessé, l’exigence névrotique de transformer la société disparaîtra. Alors vous ne pourrez plus être en conflit avec la société. Vous serez en harmonie complète avec cette société y compris ses brutalités et ses misères. Toutes vos tentatives pour transformer cette société brutale ne font que renforcer ses désordres.
La compréhension de soi est la plus réjouissante farce perpétrée à l’égard des jobards et des crédules. En profitent non seulement les vendeurs de la sagesse ancienne — les dévots — mais aussi les savants modernes. Les psychologues adorent parler de la connaissance de soi, de l’actualisation du soi, de la vie d’instant en instant et tout ce baratin. Ces idées absurdes nous sont jetées à profusion comme si elles étaient nouvelles.
C’est très difficile d’être comme tout le monde, d’être ordinaire. La médiocrité exige une grande dépense d’énergie. En revanche il est facile d’être soi-même… Aucun effort n’est nécessaire. Vous n’avez pas à faire preuve de volonté. Vous n’avez rien à faire pour être vous-même. Mais devenir quel- qu’un d’autre demande de votre part beaucoup d’activités. L’ennui et l’inquiétude qui est en vous viennent de ce que vous pensez que vous devriez faire quelque chose de plus intéressant, de plus sensé, de plus valable que ce que vous faites. Vous pensez que votre routine habituelle est terriblement fastidieuse, qu’il doit y avoir des occupations plus valables, plus énergiques, plus excitantes.
Ce que vous recherchez n'existe pas. Vous préféreriez vous promener sur une terre d'enchantement, avoir la bienheureuse vision d'une transformation de votre soi inexistant afin de réaliser un état d'être évoqué a coup de formules magiques. C'est précisément cela qui vous arrache à votre « état naturel » - un mouvement en dehors de vous-même. Etre soi-même exige une extraordinaire intelligence. La «bénédiction» de cette intelligence, vous la possédez ; personne n'a besoin de vous la donner, personne ne peut vous la prendre. Celui qui la laisse s'exprimer à sa manière particulière est un homme naturel. »(Lire plus...)







« Puisqu’il n’y a pas de barbe à papa spirituelle, qu’il n’y a rien de spirituel, vous arrivez alors à la réalité de la « chose ». Vous n’êtes plus pris dans « raison et tort », « vrai et faux », « bon et mauvais ».
Vous savez, je n’ai pas réussi à libérer qui que ce soit de quoi que ce soit ! Voilà pourquoi j’assure qu’il n’y a pas de libération, qu’il n’y a rien dont on doive se libérer.
Pensez-vous que je sois dingue au point de croire que je vais libérer un quelconque individu ?
Avoir des maîtres religieux donne du confort, c’est tout. Le problème ici-bas est d’affronter !
Que veut dire « libéré » ? Il n’y a rien dont on doive se libérer.
Pourquoi vouloir être comme un autre ? Ce que vous êtes est unique. Il n’y a personne d’autre comme vous sur cette planète.
Pourquoi vouloir autre chose ?
Ce que vous êtes est quelque chose d’unique, d’extraordinaire. Il n’y a personne comme vous, nulle part sur la planète. Je vous le dis ! Nous voulons tous être autre chose que ce que nous sommes actuellement.
La nature ne s’intéresse pas à produire deux créatures semblables, elle ne crée que l’unique. Pas de modèle.
Je n’étais pas sûr de moi, mais une certitude en moi me disait qu’il n’y avait RIEN.
Tous les maîtres spirituels, depuis toujours, ont été des entubeurs, pour les autres et pour eux-mêmes.
J’étais convaincu que Bouddha était le pire embobineur que le monde ait jamais vu, et verra jamais. Il n’y est pas arrivé, il a échoué. Quel bâtard ! J’ai pratiqué ce que disent les livres. J’ai étudié le vedanta pour ma maîtrise, mais je l’ai rejeté par la suite, car il n’y a rien dedans.
Que l’Inde produise des gens comme moi puis les proclament « illuminés » est la preuve qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette contrée.
Gandhi était un rigolo. Je le connaissais bien. Je les connaissais tous !
Il commença un mouvement qui finit par une énorme violence et il a avoué avoir fait une gaffe himalayenne !
J’ai toujours été sûr que Bouddha était un entubeur de première ! Il s’est fait avoir lui-même, ensuite il a entubé l’humanité entière !
Mon intérêt est tout d’abord de ne sauver personne. Qu’ils volent ou qu’ils tuent, ils ont mes vœux pour aller crever en enfer. Je ne lèverai pas le petit doigt. Les sauver de qui et de quoi ? Et en plus, qui m’en donnerait l’autorisation ?
Je ne trouve rien à reprocher à ce monde ! Tout est là, pourquoi n’être pas capable de l’accepter tel quel ? C’est votre problème. Pourquoi y mettre vos morales possessives ? Pourquoi le condamner ? Je ne suis aucunement en conflit avec cette société ; elle ne peut être différente.
Il n’y a pas d’art de vivre, du tout ! Parce que c’est la vie, et que ça n’a besoin de personne ; ça a une intelligence extraordinaire ! »(Lire plus...)





« Ce qui m'intéresse c'est de vous montrer que vous pouvez marcher, et s'il vous plaît, jetez toutes ces béquilles.
Abandonnez vos béquilles, et vous n'allez pas tomber.
L'état naturel n'est pas l'état dans lequel se trouve l'homme réalisé ou divinisé, ce n'est pas quelque chose à atteindre, à accomplir ou que l'on doive faire exister ; c'est là -- c'est l'état de vie. Cet état n'est autre que l'activité fonctionnelle de la vie. Par " vie " je n'entends pas quelque chose d'abstrait ; j'entends la vie des sens qui fonctionnent naturellement sans l'ingérence de la pensée.
Le désir de quelque chose qui n'existe pas est la cause de votre problème. La transformation, moksha, la libération, et toutes ces balivernes ne sont que variations sur une même note : le bonheur en permanence.
Toutes vos expériences, toutes vos méditations, toutes vos prières, tout ce que vous faites, est égocentrique. Cela renforce le soi [ego], augmente son dynamisme, lui fait accumuler de la force, et donc vous emmène dans la direction opposée. Tout ce que vous faites pour vous libérer de ce soi est également égocentrique.
Il n'y a rien à redire au sujet du désir ; quelque chose doit donc clocher chez celui qui vous a dit de pratiquer l'état sans désir.
En se servant de modèles comme Jésus, Bouddha ou Krishna nous détruisons la capacité de la nature à créer des individus uniques.
Il serait plus intéressant d'apprendre des enfants, que d'essayer constamment de leur enseigner comment se conduire, comment vivre et comment fonctionner.
La pollution atmosphérique est des plus inoffensives comparée aux pollutions spirituelles et religieuses qui ont pestiférées le monde.
La nature s'occupe de créer des individus absolument uniques, alors que la culture n'a inventé qu'un seul gabarit auquel tous doivent se conformer. C'est grotesque. »(Lire plus...)




« La paix est déjà là, elle est extraordinaire. Mais vous ne pouvez jouir de cette paix intérieure parce que vous vous êtes fait une idée de ce que vous appelez "paix intérieure" qui n'a absolument rien à voir avec le fonctionnement harmonieux de ce corps.
Quand vous ne cherchez plus à devenir autre chose que ce que vous êtes, le conflit intérieur n'est plus.
On croit s'intéresser à la réalité ultime, à l'enseignement des gurus et des saints, aux innombrables techniques qui doivent éveiller en vous cette énergie que vous recherchez. Mais cela ne vous mènera nulle part. C'est seulement quand le mouvement de la pensée cesse que cette énergie, qui est déjà là, est libérée. L'enseignement du saint n'y fait rien, toutes les techniques imaginables non plus.
Le mouvement là [il désigne son interlocuteur] et le mouvement ici [il se désigne ] sont une seule et même chose. Pas de différence entre cette machine humaine et tout autre machine. Elles existent ensemble. C'est la même énergie qui s'exprime là-bas et ici.
Mais on ne peut absolument pas faire l'expérience de cette énergie-ci [cette énergie indifférenciée dont je parle]. Elle est simplement une expression, une manifestation de la vie. Vous n'avez rien à faire pour ça.
Tout ce que vous faites pour avoir l'expérience de cette énergie entrave cette énergie, qui est l'expression et la manifestation de la vie, et l'empêche de fonctionner.
Un jour vous vous apercevrez, ou plutôt vous vous éveillerez au fait que la quête même d'une réalité ultime n'est qu'un mécanisme d'auto-continuité. Il n'y a rien à atteindre, rien à gagner, rien à réaliser.
Malheureusement, la société considère l'abnégation de soi comme l'idéal le plus élevé; l'altruiste est un atout pour la société, et la société ne se préoccupe que de sa propre continuité -maintenir le statu quo. Ainsi toutes ces valeurs, que nous acceptons et honorons, sont des inventions de l'esprit humain pour assurer sa propre continuité.
Que voulez-vous? Je pose tout le temps la même question : "Que voulez-vous"? Vous dites : "Je cherche la paix intérieure". Voilà un but impossible à atteindre, une contradiction dans les termes : tout ce que vous faites pour y parvenir détruit la paix qui est déjà là.
Tout mouvement de pensée, quelle que soit sa direction, quel que soit son niveau, est un facteur de destruction du fonctionnement calme et paisible de cet organisme vivant -qui n'a que faire de vos aspirations spirituelles. Il n'a que faire de vos expériences spirituelles, même les plus extraordinaires.
Il n'y a rien de tel, le bonheur éternel, la félicité éternelle n'existent pas. Vous y croyez, parce que c'est ce qu'on vous a dit dans tous ces livres que vous lisez. Pourtant vous savez parfaitement que votre quête n'aboutit à rien.
Vous voulez que vos efforts amènent un état au-delà de l'effort; ça ne marchera pas. Ne vous mettez pas martel en tête à propos de l'état au-delà de l'effort : il n'y a rien de tel. Vous voulez atteindre le sans-effort par l'effort -comment diable allez-vous y arriver? Vous oubliez que tout ce que vous faites, tout mouvement (de pensée), tout besoin, tout désir de quoi que ce soit, est effort.
On ne peut pas arriver à l'état-sans-effort par l'effort. Essayer de ne plus faire d'efforts est un effort en soi. C'est à devenir fou, en vérité! Vous ne vous êtes pas (encore) mis dans cette impasse. Si ça arrive pour de bon, alors vous allez vraiment devenir fou -et ça vous fait peur. Rendez-vous compte que tout ce que vous faites pour arriver à cet état-sans-effort, pour quelque raison que ce soit, est un effort. Même le désir d'éviter l'effort est aussi effort. On peut appeler état sans effort l'absence totale de volonté et d'effort -mais ce n'est pas quelque chose qu'on peut atteindre par l'effort.
Si seulement vous pouviez comprendre l'absurdité de votre quête! Changez de techniques, changez de maîtres, vous n'arriverez à rien; l'obstacle qui vous bloque n'est rien d'autre que la méthode en quoi vous mettez tous vos espoirs, voilà votre problème.
Il n'y a rien à comprendre, voilà. Comprendre ne sert qu'à comprendre ce qui va arriver demain -mais pas la réalité de l'instant. Dans l'instant, il n'y a rien à comprendre du tout.
C'est tellement simple. La structure complexe [la pensée] que vous utilisez est précisément incapable de cette simplicité. Voilà le vrai problème. "Ce ne peut pas être aussi simple que ça", pensez-vous; la structure est si compliquée qu'il lui est impossible de considérer pour un instant que ça pourrait être aussi simple. Alors on va comprendre plus tard, pas maintenant.
Vous savez, en Inde, ils ont mis au point cette approche négative. Mais cette soi-disant approche négative est en fait une approche positive, parce qu'ils ont quand même un but en tête.
Cet état ne peut pas être décrit en termes de béatitude, félicité, amour, compassion, et toutes ces histoires, ce fatras romantique.
Alors, vous allez vous dire: "C'est sans espoir". Pas du tout. Il y a de l'espoir, mais ici-même, pas là-bas, maintenant, pas demain. Vous attendez toujours à demain. Demain il n'y aura RIEN!
Quand cette chose arrive [sa "calamité"], elle arrive à ceux qui ont vraiment totalement abandonné la quête, -qui ont tout "laissé tomber. C'est la condition sine qua non. Le mouvement tout entier [de la pensée] doit ralentir et s'arrêter. Mais faites n'importe quoi pour qu'il s'arrête et vous lui donnez une nouvelle impulsion, vous ajoutez à son élan. Voilà l'essence du problème.
Vous voulez quelque chose qui n'existe pas.
Vous êtes en quête de quelque chose qui n'existe pas, qui n'existe pas du tout. Je peux répéter ça jusqu'à la saint-glinglin -je ne sais pas quand on la fête dans votre pays- ou jusqu'au royaume de Dieu sur terre -mais il n'y aura jamais de royaume, ni sur terre ni ailleurs.
"Si seulement j'avais cette illumination, adieu tous mes problèmes". Tu parles!
Personne ne peut vous aider. Vous aider à faire quoi? Voilà la question, vous comprenez.
Tant que vous aurez cette idée [de libération] en tête, vous allez tourner autour de ces gens-là, avec leurs promesses, leurs techniques. Tout ça va ensemble. Mais je vous répète qu' il n'y a rien à faire.
Je ne suis pas quelque chose que vous ne seriez pas. Vous vous imaginez que je suis différent de vous. Cette pensée ne me vient jamais à l'esprit. Jamais.
Il n'y a rien à obtenir. Rien à donner et rien à prendre. Voilà notre situation. »(Lire plus...)


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