Virgil :
Petite chronique d'un éveil
«sauvage»...
«Nous
sommes tous cette source»
(Montréal,
le 11 janvier 2001)
Virgil, comment pourriez-vous résumer votre expérience d’ouverture
?
Ce n’était pas une expérience ; c’est venu comme cela. Pour moi, ce n’était pas
une expérience. Je ne m’attendais à rien. C’est arrivé spontanément, le matin.
Je ne savais pas ce que c’était, mais c’était quelque chose de très grand, d’immense.
Je n’avais jamais entendu parler d’une telle chose. C’était beau, très beau. C’était
une joie. C’était quelque chose d’autre, quelque chose de formidable.
Y a-t-il eu des peurs qui ont surgi à ce moment-là ?
Non, non, absolument pas. C’était plutôt la joie : une joie énorme. Je me sentais
partout à travers l’espace. Je pouvais sentir tout ce qui pouvait m’entourer,
en dehors de la pièce, dans l’univers. C’était immense, beau. On ne peut pas le
décrire, il faut le vivre. C’est difficile à exprimer.
Cela a duré plusieurs heures ?
Oui. Cela a duré de 5h45 jusqu’à environ 13h00.
Étiez-vous toujours seul durant ce temps ?
Au début j’étais seul, mais après un certain temps ma femme est venue. Mais j’étais
toujours dans cet état, dans cette vibration très forte. Est-ce qu’il faut décrire
toute cette chose ? Parce qu’il y avait beaucoup d’éléments ! Je ne peux pas décrire
tous les phénomènes et ils ne sont pas importants. On ne peut pas vivre dans cet
état dans la vie quotidienne habituelle ; c’est quelque chose d’extraordinaire.
Avez-vous ressenti quelque chose de différent dans votre corps ?
Oui, oui ! À l’intérieur, tout mon corps. J’avais vraiment l’impression que je
n’étais pas seul, que je ne pouvais pas créer cette chose avec mon mental : c’est
impossible ! Je me demandais : « Qu’est-ce qui m’arrive ? » L’énergie était telle
que j’avais l’impression de ne pas toucher le sol. Je me sentais comme soulevé,
léger, avec une vibration très forte. Et une joie ! Une joie ! Je pleurais de
joie.
Et vous étiez bien, dans votre corps ?
Oh ! Très très bien. Super bien. Je sentais une joie énorme au plexus et au cœur.
En quelques minutes tout mon corps était purifié. Durant les deux jours suivants,
j’entendais une voix persistante me répéter de prendre soin de mon corps.
Quand cela vous est arrivé, compreniez-vous ce qui se passait ?
Non, je ne savais pas ce qui m’arrivait. Alors, je me disais que quelqu’un était
avec moi à l’intérieur. Mais qui ? Auparavant, je n’avais aucune idée qu’il y
avait un tel intérieur ! Quand j’ai vu ma femme, plus tard, je lui ai dit : «
Paulette, le Seigneur est avec nous. » Elle m’a regardé avec étonnement, parce
que jamais je ne parlais de cela : le Seigneur, Dieu. Je n’y croyais pas en ces
choses.
Voyez-vous un élément qui aurait pu déclencher cette expérience ?
Rien. Sur le moment, lorsque je vivais cette expérience, je ne pouvais voir comment
cela s’était déclenché ; je le vivais, simplement. Après, je me demandais…
Vous vous posiez parfois des questions auparavant ?
Jamais ! Je ne connaissais pas la vie spirituelle, je ne savais pas que cela existait.
Avez-vous eu envie de communiquer avec des gens alors ?
Oui, mais ça ne les intéressait pas. J’ai demandé à ma femme : «Est-ce que j’ai
l’air différent des autres jours ? » Elle m’a répondu : « Non, tu es pareil, sauf
que les yeux sont très brillants.»
Il fallait que je me touche souvent au plexus solaire, tellement c’était fort
: ça me faisait pleurer. Je voyais toute cette souffrance dans les gens, je voyais
en eux. Je les voyais pleurer en dedans, mais ils prétendaient que non. Mais c’est
un phénomène ; ce n’est pas important.
Mais plus tard, quand Paulette a vu que vous étiez différent et que les gens
commençaient à venir vous voir, comment réagissait-elle à ce moment ?
Elle était quelque peu contrariée de ce que cela m’arrivait à moi et pas à elle
aussi. Plus tard, je lui ai dit : « Si tu crois que c’est le Christ ou un dieu
qui est venu pour moi, il pouvait aussi t’inclure, qui était à côté de moi. Mais
tu vois, cela n’a rien à voir avec l’extérieur ! »
Avez-vous rencontré de l’incompréhension ?
Oui, une grande incompréhension. Certaines personnes se sont éloignées de moi.
En général, les gens sont attachés à l’aspect mondain de l’existence ou à ce qu’ils
ont entendu sur l’Église et Dieu. On m’a demandé si j’étais dans ce genre d’état
; j’ai dit que non.
À partir de ce moment-là, vous viviez quelque chose de très différent. Votre
vie devais être changée, peut-être pas extérieurement, mais intérieurement ?
Tout était changé ! Tout était beau, tout était magnifique. La création est belle
et il n’y a aucune raison de se plaindre. Tout de suite après cette expérience,
je suis sorti : j’observais les gens marcher ou conduire dans la rue et je voyais
des automates. Un automate qui conduit un autre automate. Je les percevais très
très soucieux. Je sentais leur souffrance à l’intérieur.
À la maison, il y avait une statuette fabriquée au Mexique. Ce matin-là, je la
tenais dans mes mains et je pouvais voir là où elle avait été fabriquée, qui l’avait
faite, comment, l’endroit exact, les gens qui avaient travaillé sur elle. J’ai
pensé : « Mon Dieu ! Qu’est-ce qui m’arrive ? » Alors, il y a des phénomènes,
mais on n’est plus dans la peur. Il y a bien des éléments, mais je ne peux pas
les raconter.
Qu’avez-vous fait pour tenter d’intégrer cela ?
Rien. J’ai laissé cela comme cela était. Je me disais : « Qu’est-ce que je vais
faire maintenant ? Je ne peux pas travailler comme cela. C’était le paradis. J’ai
dit à ma femme que si j’allais voir un psychiatre il me dira que je suis fou.
Si j’allais voir un évêque ou un cardinal, il me dirait : « J’ai cherché pendant
toute ma vie et tu viens me dire que tu as rencontré Dieu ! » Et il me donnerait
des coups de pieds et me jetterait dehors ! Alors, j’ai décidé d’attendre, de
vivre et d’observer. Je me suis accepté tout de suite, parce que c’était beau.
On ne peut pas résister à une chose pareille : il n’y a pas de mental qui juge
et décide quoi faire. Je vivais dans cet état-là. Il n’y avait pas de pensée,
sauf celles que j’ai mentionnées, parce qu’il fallait que le lendemain j’aille
au travail. Mais dans le moment même, je ne sentais pas ce que je devais faire.
Et quand vous êtes arrivé au travail ensuite…
Ah ! À 13h30, le jour de l’ouverture, c’était parti, dans le sens que je sentais
moins cette présence. Mais il est resté une énergie très forte aussi : différente
de celle qui était partie, mais elle était là, très forte, quelque chose de très
vivant.
Au travail aussi je me taisais. Là aussi on s’est aussi éloigné de moi. Je ne
pouvais pas trop m’approcher, car je ne parlais plus comme avant ; c’était fini
!
Je me suis approché de quelqu’un qui était malade. Je ne connaissais pas son état.
Je lui ai dit tout de suite qu’il était malade. Il disait que non, mais moi je
lui disais que oui ! Alors il a fini par dire que oui : « J’ai des problèmes de
reins et de poumons. » Il me venait un vertige, des nausées : j’étais mal, comme
si j’allais tomber. Quand je rencontrais quelqu’un de malade c’est l’effet que
ça me faisait. Je les sentais malades et alors je n’étais pas bien : j’avais des
vertiges, je perdais le souffle, etc.
Saviez-vous immédiatement que ce n’était pas vous mais la personne en face
de vous qui…
Oui ! C’était clair. C’était comme une communication en moi, qui me disait : «
Il est malade. » C’était une très grande force. Si la personne me disait « oui
», je me remettais vite : en quelques secondes. S’il niait son état, le malaise
persistait. On ne peut pas mentir devant quelqu’un qui vit la vérité. La spiritualité
c’est l’honnêteté toute pure. La première chose est l’honnêteté : l’honnêteté
avec soi-même. Avec l’honnêteté vient l’amour. C’est l’amour. C’est une force
énorme. On ne décide pas de l’honnêteté, on la vit. Je ne dis pas : « Je serai
honnête » ou « je ne le serai pas. » Je le suis, je le vis : c’est comme la respiration.
Nous sommes cela.
Après votre expérience, avez-vous senti qu’il y avait des choses à ajuster
dans votre vie ?
Non ! Rien. Je ne connaissais rien en matière de spiritualité et pendant un an
et demi j’ai cherché à l’extérieur, pour voir s’il y avait des gens qui s’intéressaient
à cette chose : j’ai trouvé que oui. Il y avait des revues, des livres. Je suis
allé dans des librairies et j’ai connu des gens qui se rencontraient les week-ends.
Parfois j’y assistais. J’ai interrogé beaucoup de gens, même ceux qui venaient
de la France et des États-Unis. Après un an et demi j’ai vu qu’il n’y avait rien
à chercher à l’extérieur et que nulle part quelqu’un me dirait ce qu’était cette
chose. Là, j’ai arrêté de chercher et j’ai commencé à progresser par moi-même,
seul.
Lors des deux années qui ont suivi, avez-vous fait l’expérience de phénomènes
bizarres dans votre corps ?
Oui, oui, beaucoup. Mais ce sont des phénomènes et ce n’est pas très important.
Je pensais surtout à des phénomènes qui auraient pu vous faire croire qu’il
y avait quelque problème à votre corps.
Pas vraiment, parce que c’est quelque chose de très pur, très clair. Il n’y avait
pas de peur, aucun sentiment d’être enfermé. En tout cas, c’était une liberté
totale, une joie, une clarté, une lucidité. Dès que cela est arrivé, ma vie ne
fut plus ce qu’elle était. Il n’y avait plus de ténèbres, plus de pensées : tout
était clair et présent. Peut-être d’autres gens se posent des questions, peut-être
y a-t-il d’autres formes d’éveil ; mais en ce qui me concerne, c’était pur et
clair.
Deux semaines après l’ouverture, il y avait un homme au travail qui avait mal
au genou. Je savais qu’il était malade. Je lui ai fait part de ma perception et
il m’a dit qu’il avait un problème à son genou et qu’il devait être opéré. Je
lui ai répondu : « Ça va te passer. » Je l’ai touché sur le genou et il est tombé
endormi ! J’ai tenté de le réveiller en le giflant un peu. Je ne savais pas ce
qui lui arrivait. Il est revenu doucement et je lui ai appliqué un peu d’eau froide.
Depuis ce temps, le problème au genou est passé : il ne l’a jamais plus éprouvé.
Il a senti une force et moi je ne savais pas que cette force pouvais agir ainsi.
Au début, pour moi c’était une catastrophe, parce que je ne savais pas qu’une
telle chose pouvait passer par moi !
Quand vous avez réalisé que de telles manifestations pouvaient survenir à travers
vous, comment vous-êtes-vous ajusté à cela ?
Je ne voulais pas en parler; quand quelqu’un m’approchait, je gardais le silence.
Leurs maux passaient en quelques secondes, mais je ne parlais pas. Cela ne m’intéressait
pas. Au début, oui, je croyais que je pourrais aider les gens. Mais j’ai vu qu’il
y en a six milliards sur la Terre ? Qu’est-ce que je pouvais faire ? Alors je
ne cherchais rien.
Quand l’ouverture est arrivée, j’ai vu qu’il y avait une souffrance énorme dans
l’être humain. Je me suis dit :« Je ne suis pas la solution pour la souffrance
de la Terre ; c’est impossible ! Le monde entier est dans la souffrance, dans
la douleur. Je n’ai pas voulu m’éloigner, mais je ne voulais pas m’engager dans
cette voie qui consiste à vouloir sauver tout le monde. Je me sentais démuni,
impuissant. Je vivais : je vivais ce paradis, comme aujourd’hui.
Ne m’aviez-vous pas dit, un jour, que vous aviez eu un petit problème et que
vous croyiez avoir quelque chose au cœur ?
Oui, il y a eu beaucoup de phénomènes, mais je n’aime pas en parler, parce que
ce ne sont que des phénomènes et les gens ne comprendraient pas. Je ne vois pas
pourquoi je devrais raconter ces histoires. Mais il y a eu beaucoup de choses
qui sont arrivées, comme des rencontres dans une autre dimension. Quand ces choses
arrivent, il n’y a rien à faire : c’est quelque chose de très pur, très intelligent.
Il n’y a pas à s’inquiéter : quelque chose de très intelligent travaille en nous.
C’est nous. Tout se stabilise très vite et bien.
Un jour, peut-être quatre ans après l’ouverture, j’ai eu un vertige alors que
j’étais seul à la maison. J’ai commencé à manquer d’air et je sentais que j’allais
m’évanouir. J’ai pensé que si je signalais le 911, les secours ne pourraient pas
entrer dans la maison. Alors suis sorti, comme si quelqu’un me poussait dehors.
Je suis sorti et j’ai rampé jusque chez le voisin pour appeler. L’ambulance est
venue. Ils m’ont mis le masque à oxygène et je me sentais vouloir laisser mon
corps, partir. C’était seulement un des phénomènes. L’infirmier criait : « Réveillez-vous,
monsieur ! Parlez, parlez ! » Mais non, je me sentais bien de partir. Ils ont
arrêté l’ambulance, car le cœur avait cessé de battre. J’étais bien : c’était
une joie énorme ! Ils m’ont forcé, ils ont crié : « Quel âge avez-vous ? Comment
vous appelez-vous ? » Tout cela s’est passé en quelques secondes, très vite.
Je suis revenu. Je suis resté une heure à l’hôpital. Le médecin ne savait pas
ce que j’avais et m’a dit de retourner à la maison. Ils ont fait des tests de
toutes sortes, mais il n’y avait rien, absolument rien. Quand je suis revenu à
la maison, une heure et demi après que cela fut arrivé, les voisins étaient encore
là. Ils dirent : « Oh ! Il est là ! » Et je m’approchais en disant : « La mort,
elle est belle ! C’est beau ! » Ils me croyaient fou. Ce sont des choses comme
ça qui sont arrivées.
Avez-vous compris pourquoi c’était comme cela ?
C’est une énergie qui circule et qui est toujours là, que les scientifiques ne
connaissent pas, mais qui est disponible dans l’univers, en nous-mêmes. Elle circule
dans le corps. C’est cette énergie qui, lorsqu’elle circule, nous fait vivre cette
spiritualité. C’est partout dans l’univers. Je veux dire ici : l’univers est ici
! Je la sens constamment circuler à travers moi. Je la sens : elle passe par la
tête. Probablement que cette énergie était bloquée à quelque part et a créé cette
impression. Mais ce n’était pas une maladie.
C’est seulement quand cette énergie devient manifeste, quand on peut la vivre,
qu’on peut vivre la spiritualité. Sans cette énergie, il n’y aurait ni Christ,
ni dieu, ni Bouddha, ni Dalaï Lama, ni personne.
Une autre fois, quelque chose de similaire est arrivé et ma femme avait appelé
le médecin. Il m’a dit que j’étais très bien. Je lui ai demandé à quoi il le savait.
Il a dit que c’était à mes ongles et qu’il aurait voulu en avoir de pareils :
très beaux, roses. Il m’a dit que j’étais en pleine santé. Après cela ce genre
de choses n’est plus arrivé. Peut-être que cela s’est stabilisé. Mais beaucoup
de phénomènes du genre arrivent après un éveil : on n’est plus le même. On ne
vit plus dans le quotidien de la souffrance. C’est une liberté totale, une joie.
Je vis comme cela. Je vois les gens comme ils sont ; ils ne sont pas bien, mais
je n’ai pas le choix, s’ils veulent vivre comme cela. J’ai pensé me retirer dans
la solitude. Mais il y avait constamment quelqu’un qui m’appelait pour quelque
problème, quelqu’un qui avait besoin d’aide. J’ai alors pensé que je serais un
égoïste de me retirer pour moi-même. J’aimerais que les gens aient cette liberté
et cette joie totales, qu’ils s’y intéressent, qu’ils essaient de la vivre. Mais
comment leur dire ? Je vous le dis, c’est sérieux.
Mais avez-vous vu une évolution en vous après l’ouverture ?
Oui. Pendant un an et demi j’étais très attaché à cette ouverture. J’y pensais
et il y avait une très forte émotion qui montait. Je pleurais, je pleurais. Je
sentais la souffrance humaine. Mais un soir, vers 21h00, j’ai pensé que j’en avait
assez de m’interroger sur ce qui était arrivé le jour de l’éveil. « C’est fini,
c’est mort, c’est passé. » J’ai vu que je rêvais. J’étais attaché à une idée de
l’éveil, que c’était Dieu, ceci, cela. J’ai pensé : « Mais c’est faux ! C’est
fini ! C’était la vérité quand c’est arrivé, mais pas aujourd’hui ! Aujourd’hui,
je suis dans l’imagination. » Alors, j’ai laissé tout tombé, comme ça, et je suis
parti dormir !
À 3h00, je me suis réveillé. C’était comme quelqu’un qui communiquait à l’intérieur
de moi. Mon corps me communiquait quelque chose. Je me sentais tellement bien
! Je me sentais léger et plein de force, et j’avais l’impression de ne plus toucher
le lit. Je me disais : « Tu vois, pourquoi luttais-tu ? Il n’y a rien à voir.
Il n’y à rien à quoi s’attacher au sujet de ce qui est arrivé. » Je sentais fortement
que je n’avais qu’à vivre au présent. Depuis ce jour-là, c’était fini : il n’y
avait plus cette émotion sur l’éveil. J’ai progressé très vite. Tout est dans
la vérité de l’instant même, de ce qu’on voit et connaît. C’est comme si je n’aurais
jamais vu le monde autour de moi auparavant.
À quoi voyiez-vous que vous faisiez du progrès ?
Je vous donne un exemple. Avant l’éveil, j’allais au supermarché et c’était
lourd. Mais tout de suite après cette réalisation, celle survenue à 3h00 du
matin, je croyais être dans un autre monde : « Mais d’où viennent ces choses
? Qu’est-ce qu’ils vendent ? » Je ne voyais pas cela auparavant. Mais c’était
quelque chose de clair désormais. Je voyais comment ce sont les gens qui produisaient
cela, la Terre, la nature ! Je ne voyais pas cela auparavant : où étais-je pour
ne pas l’avoir vu ? J’ai même demandé à ma femme : « Est-ce que c’était là auparavant
? » Elle me dit : « Oui, tu passais ici avec moi. »
Alors, voilà l’être humain qui est aveugle. Il ne voit pas son entourage. Il
regarde des dizaines d’années en arrière et fait des plans pour le futur, mais
il ne voit pas le moment même ! Mais je voyais désormais cette clarté. J’ai
changé, c’était fini ! Je voyais vraiment le printemps, l’été, les plantes,
les animaux. C’était le paradis sur la Terre, ici ! Les idées de passé et de
futur s’étaient évanouies ; tout était présent. Si je vous disais, vous ne me
croiriez pas.
Je conseillerais aux gens qui ont une ouverture de ne pas se mettre dans la
peur. Ils devraient s’en tenir à eux-mêmes et ne pas se laisser influencer par
d’autres, qui leur diront toutes sortes de choses, surtout les voyants, les
cartomanciens et autres personnes du genre. Ne pas écouter ces gens-là, mais
s’écouter soi-même plutôt. Ils ne devraient pas se tenir à ce qui est arrivé
; plutôt, ils devraient vivre chaque instant. On peut lire des livres, mais
seulement pour corroborer ce qu’on connaît, c’est tout. Autrement, on n’apprendra
rien dans les livres. C’est comme un témoignage, les livres ; c’est tout.
Vous vous connaissez alors et vous connaissez tout ce qu’il y a à l’extérieur.
Toutes les choses qu’on croit banales sont alors neuves chaque jour. À ce moment
il ne vous vient pas de vous laisser guider par les pensées.
C’est un lâcher-prise. On n’apprend jamais rien en forçant. Quand un conflit
survient par rapport à quelque chose d’extérieur, ne prenez pas position. Ne
jugez pas : ne jugez personne. Mais je sens fortement l’injustice dans ce monde
: l’homme qui exploite l’homme, qui le fait souffrir.
Tout est possible dans l’avenir. Mais il faut apprendre cela aux enfants quand
ils sont encore tout petits, à l’école. Ceux qui sont intéressés à un chemin
spirituel, peuvent y arriver s’ils le veulent. Il faut être persévérant, vraiment
persévérant avec soi-même. Ils y arriveront. Tout le monde peut y arriver. Il
faut persévérer et ne pas se laisser prendre par ces gurus et tout ce non-sens.
C’est possible que certains voient la vérité, qu’ils la vivent ; mais voyez
en général comment ils entraînent les gens et ce qu’ils leur font.
Je l’ai vu !
Ce n’est pas bon. Je veux dire aux gens qu’ils devraient être prudents avec
cette énergie, parce qu’on peut l’utiliser négativement. Et alors on est pire.
Si vous la laissez agir, vous allez grandir; mais si vous l’utilisez, vous allez
devenir un monstre, vous serez méchant.
L’homme doit être totalement libre par lui-même. Nous sommes tous cette source.
C’est ici!
Source: http://chronophonix.blogspot.fr/2015/02/virgil-hervatin-petite-chronique-dun.html
Màj:
15.02.15