La maladie et les 7 péchés capitaux par le docteur Vergnes

[La seule évocation du mot « péché » paraît insupportable à la mentalité moderne.
Nous trouvons savoureux le diagnostic du Docteur Vergnes qui exerçait dans les années 30. La vieille école...]




Il n'est pas difficile de voir le rôle capital que joue le péché dans la genèse des troubles dont nous souffrons et les désordres épouvantables qu'il peut causer en nous. Nous allons passer en revue les 7 péchés capitaux, c'est-à-dire ceux qui sont doués d'un pouvoir virulent plus prononcé, et énumérer quelques-uns des phénomènes pathologiques qu'ils produisent en nous.



L'ORGUEIL

L'Orgueil est peut-être le plus néfaste de tous les péchés. C'est lui qui a perturbé l'équilibre initial dans le Jardin d'Eden et occasionné la chute de l'homme, avec son cortège de souffrances et de maladies aboutissant à la mort. L'orgueil exalte en général toutes les fonctions. Sous son influence, on observe une augmentation de tension dans le système vasculaire se traduisant par des troubles congestifs pouvant aller jusqu'à la rupture des vaisseaux avec hémorragie, apoplexie et mort brusque. On note aussi des poussées de fièvre éruptive ainsi que de phénomènes inflammatoires divers.




Au point de vue nerveux, on peut signaler une exaltation du sympathique avec la série de troubles physiologiques que ce dérèglement comporte, tels qu'agitation, instabilité, tremblements, insomnies, etc...
De plus, lorsque cet état est poussé à l'extrême, il peut créer des psychoses, avec tendances à la domination, et engendrer des accès de mégalomanie pouvant devenir dangereuse pour les tiers.
L'orgueil, par son rythme positif accéléré, est dynamogénique et centrifuge.



L'AVARICE

L'Avarice manifeste ses effets par une diminution des sécrétions physiologiques et endocriniennes et par un ralentissement dans les échanges.
Chez l'avare, tout est ralenti : circulation, respiration, digestion.
Bien entendu les éliminations sont aussi diminuées, l'estomac est lent, l'intestin paresseux, le rein filtre l'urine comme à regret, d'où rétention partielle et phénomènes d'intoxication chronique.
Le foie est au-dessous de sa tâche, le cœur bat lentement et le sang a tendance à s'attarder dans les vaisseaux et à faire des congestions passives, d'où refroidissement et manque de vitalité des différents appareils et tissus.
La respiration manque d'amplitude ce qui fait que, le poumon se vidant mal de son acide carbonique, le coefficient de toxicité augmente.



Le métabolisme est ralenti, bien entendu, comme tout le reste.
L'avare a un teint terreux, son visage est décharné, ses yeux sont creux, son regard est méfiant et inquiet, ses mouvements sont lents, ses mains sont froides et crochues. Au point de vue nerveux, c'est un vagotonique à tendance centripète, polarisé négativement. Psychiquement, c'est un inquiet aimant la solitude et se méfiant de tout le monde.



LA LUXURE

La Luxure atteint surtout, cela va sans dire, la zone génitale avec son cortège lamentable de troubles et de lésions désignés sous le nom significatif d'affections vénériennes.




Inutile de dire que ces maladies ne sont pas seulement locales mais encore générales et que leur virus infecte profondément l'individu jusqu'aux sources les plus intimes de la vie. Aussi peut-on affirmer que la luxure décime une partie de l'humanité. Il serait trop long de passer en revue tous les accidents auxquels donne lieu ce genre de maladies. Disons seulement que les appareils respiratoire, circulatoire, digestif, système musculaire, système osseux et surtout le système nerveux, le cerveau entre autres, peuvent être également frappés. Bien entendu les glandes endocrines telles qu'hypophyse, thyroïde, surrénales, ne sont pas elles aussi à l'abri de ces ravages ; enfin, au point de vue mental, disons que cette terrible maladie détermine des psychoses, des accès de folie, du gâtisme et entraîne de ce chef une fin tout à fait lamentable, malgré tous les traitements soi-disant curatifs que la médecine moderne peut mettre en œuvre. Les luxurieux sont en général des sympathicotoniques à rythme accéléré agissant sous l'influence d'un mouvement expansif centrifuge. Ils ont l'oeil langoureux, la lèvre charnue, le visage épanoui, l'aspect avenant.



L'ENVIE

L'Envie détermine en nous plus particulièrement des perturbations surtout du tube digestif, par suite d'une défidence des glandes intestinales et d'une insuffisance hépatique.




Les envieux sont sujets à la dyspepsie et à la constipation. Ils digèrent mal, ont des crises d'entérite musculo-membraneuses, de la cholérine avec poussée ictérique, leur peau est sèche et jaunâtre, leurs tissus mal nourris, ils ont parfois de l'eczéma et des éruptions inflammatoires, telles qu'acné et furoncles. La tension sanguine est chez eux un peu au-dessous de la moyenne, leur tonus nerveux est abaissé. Au point de vue psychologique, ce sont des mélancoliques, enclins au suicide, qui ne rient jamais et ne sont contents de rien. Physiquement, ils sont maigres, leurs cheveux sont bruns et leur visage est singulièrement flétri et ridé avant l'âge. L'envie détermine un mouvement d'inhibition incontestable à rythme ralenti, à prédominance vagotonique et centripète.



LA GOURMANDISE

La Gourmandise influence surtout le système digestif avec toutes les glandes annexes. Le gourmand, à force de surmener son estomac, est exposé à la dysepsie, à la gastrite, à l'ulcus.
Le foie a tendance à se congestionner, à faire de la lithiase biliaire e la vésicule à s'infecter.
L'intestin subit des poussées congestives qui déterminent de l'entérite muco-membraneuse, de la colite et des poussées d'appendicite.



Le rein également, par suite du surmenage intensif auquel il est soumis, est susceptible de donner naissance à des calculs, avec crises de coliques néphrétiques et lithiase vésicale.
Le poumon, à cause de la surcharge sanguine résultant d'une alimentation trop riche, peut être également le siège de phénomènes asthmoformes, de bronchite, de dyspnée et parfois d'oedème passager.
La circulation présente aussi certains accidents, tels que : hypertension, artériosclérose, athérome, varices, hémorroïdes, etc...
Le système nerveux périphérique imprégné de poisons chimiques, conséquence d'un métabolisme insuffisant, réagit à sa façon en donnant naissance à des névralgies, des migraines, des sciatiques, des algies de différentes espèces, tandis que le système nerveux central, saturé lui aussi de toxines, rend le sujet neurasthénique, déprimé, incapable d'aucun effort sérieux.
Les gourmands sont naturellement des vagotoniques fonctionnant à rythme ralenti, des passifs qui ont un mouvement biologique centripète négatif.



LA COLÈRE

La Colère porte son action plutôt sur le sympathique. Elle est avant tout dynamogénique, elle accélère les mouvements du coeur, provoque des afflux de sang au visage et au cerveau ; elle augmente la tension dans les vaisseaux de l'organisme au point de les faire éclater, d'où hémorragies parfois mortelles. Sous son influence, la respiration s'accélère et l'afflux de sang peut être tel qu'il peut même y avoir des phénomènes d'oppression et de dyspnée.




La digestion s'arrête et, si les accès se renouvellent, des troubles dyspeptiques peuvent s'installer. Le foie subit, lui aussi, le contre-coup de ce mouvement essentiellement perturbateur et il n'est pas rare d'observer des phénomènes d'ictère avec vomissements alimentaires et quelquefois bilieux très pénibles. La plupart des sécrétions physiologiques sont altérées, c'est ainsi que la salive peut devenir toxique. Le système musculaire recevant une violente poussée dynamique, se contracte, les poings se ferment, les mâchoires se serrent. Aussi à la suite de cette tension exagérée peut-on constater des algies et des courbatures passagères. Au cours de la colère, les yeux s'injectent de sang, les traits se crispent, les lèvres se serrent. Le système se tend comme la corde d'un arc et l'esprit s'obscurcit. Dynamiquement parlant, la colère est un mouvement positif centrifuge.



LA PARESSE

La Paresse est un péché qui provoque incontestablement en nous des phénomènes d'inhibition. Le paresseux est un ralenti à tous les points de vue. Son cœur bat lentement, sa pression est ordinairement basse, d'où stase dans les vaisseaux et refroidissement dans les extrémités. Le système lymphatique prenant la prépondérance sur le système sanguin, il en résulte parfois des engorgements ganglionnaires et des oedèmes sérieux.



Le métabolisme cellulaire est fortement en baisse et bien au- dessous de la moyenne, d'où ralentissement dans les échanges ; les éliminations sont insuffisantes, c'est ce qui fait que l'on constate assez souvent chez ces sujets des rétentions toxiniques pouvant amener comme conséquence des algies avec légères élévations de température et inappétence. Il y a aussi des troubles hépatiques, ce qui entraîne des troubles digestifs et de la constipation. La respiration elle-même participe à ce mouvement de torpeur, le poumon se vide mal, aussi les paresseux s'enrhument-ils et font- ils des congestions passives des voies respiratoires. Étant donné la haine qu'ils ont pour l'effort, ils se défendent mal contre les maladies et leur coefficient de résistance est singulièrement diminué. Au cours des différentes affections qui peuvent les frapper, on enregistre rarement de grandes ascensions thermiques. On dirait qu'ils n'ont pas la force de réagir. Le paresseux est en général gras, il a la peau blanche, la chair molle et flasque ; sa température est au-dessous de la moyenne. Son mouvement biologique est centripète et négatif.