Des égrégores et des rites.



PANTHÉISME, POLYTHÉISME ET MONOTHÉISME.


LE MYTHE DE CAÏN ET ABEL.


Au fil des millénaires l’Homme, qui n’était encore que nomade, se contentait d’élever des animaux pour les exploiter à travers une transhumance qu’exigeaient les climats, saisons et la qualité des sols. Les Humains se battaient sans cesse pour des raisons de territoire, de reproduction de leur espèce et de pouvoir, à l’instar de tous les animaux de la Terre. Parallèlement, d’autres espèces humaines étaient devenues sédentaires et la stabilité aboutit à la sécurité propice pour l’étude de la Nature et la recherche de ses lois. Le mythe de CAÏN et ABEL, dans la bible hébraïque, est très explicite à ce sujet et sur ce qui a dû se produire aux origines de notre monde.
 

1. ABEL représente le symbole du nomadisme dont le prolongement culturel est analogue à celui des Gitans, toutes proportions gardées, avec une tradition ancestrale transmise essentiellement par voie orale ; il en fut de même avec les Indiens d’Amérique, les Touaregs en Afrique du nord, pour ne retenir que ceux-ci. Ils étaient carnivores par nature, et pour cause. Si l’on en croit les écrits vetero testamentaires, ABEL offrait à un Dieu - Egrégore collectif - des victimes animales pour obtenir des faveurs, la victoire sur les ennemis, la domination sur les autres et la Nature. La légende biblique nous distille que le Dieu – Egrégore - agréait les offrandes sanglantes dont la fumée montait droite dans le ciel ; indice de l’acceptation divine. Il n’en était pas le cas pour son « Frère » CAÏN, nous confie la fable biblique.
 
 2. CAÏN symbolise la sédentarité par scission culturelle au sein des communautés humaines ; Gérard de NERVAL brosse, dans son ouvrage « Voyage en Orient », l’essentiel de toute une mythologie ayant abouti aux concepts de l’Alchimie des métaux avec les premiers métallurges, les plantes médicinales avec l’agriculture puis la construction d’édifices, l’apparition de la Science enfin… Historiquement, les premiers Hommes sédentaires le devinrent, vraisemblablement, après la fatigue d’errances permanentes, de conflits et guerres pour des raisons de survie; ayant découvert des contrées fertiles et riches en végétation luxuriante, rivières et ruisseaux, à l’abri de la concurrence, ils choisirent de résider en quasi permanence dans un même endroit. Leur intelligence, n’étant plus préoccupée par les dangers inhérents à l'instabilité structurelle, put se tourner vers l’observation analytique de l’environnement, la synthèse et la recherche, même à travers des abstractions. Alors que les Abéliens étaient conservateurs par nature et obligation conjoncturelle, les Caïnites l’étaient moins et s’orientaient, tout aussi par survie, vers des approfondissements de leur environnement par nécessité structurelle ; ainsi naquit, plus tard, ce que communément on nomma la Science.

 Si l’on croit le conte biblique, CAÏN continuait de procéder au sacrifice rituel en l’honneur de leur Dieu - égrégore - reprenant sur l’axe des anciennes racines nomadistes ; cependant, devenu végétarien contingent, probablement, il n’utilisait plus l’animal comme victime sacrificielle mais des végétaux qui, toujours d’après la fable biblique, n’eurent pas l’heur de convenir à cette divinité. Le Dieu, pour le service de qui un certain MOÏSE sacrifiait des milliers de têtes de bétail dont le sang oignait jusqu’au voile du « Saint du Saint » pour se le concilier, avait refusé les offrandes caïnites en rabattant les fumées végétales vers le sol.
 

3. Arrivé à ce moment du récit biblique, nous touchons un seuil culturel. En effet, si le Dieu vetero testamentaire refusait les sacrifices de Caïn, c’était que l’égrégore « divin » avait été fabriqué, de manière casuelle, à l’aide de sang animal pour sa naissance. Hors, et ainsi que nous l’analyserons plus loin, ensemble, un égrégore est comme une carte à puces, électronique, un programme informatique dirions-nous de nos jours, avec ses propres codes d’accès qui ne supportent aucune transgression sous peine de nullité. D’où l’explication des rituels, plus tard.
 

PANTHÉISME
   

Les panthéons se différencient des polythéismes par leurs destinations et vocations. Les premiers se construisirent le long des âges et de l’évolution des cultures. Chaque interprétation subjective, anthropomorphique, d’un élément naturel, d’un événement inexplicable pour la Raison, aboutissait à une projection de l’imaginaire sur l'indéchiffrable à travers la notion d’ « Êtres supérieurs » appelés, pour la circonstance, dieux et déesses ; chacune donc concrétisait une échelle panthéiste. Chaque divinité était supposée représenter tel ou tel pouvoir en action dans l’événementiel ; il s’agissait déjà de « magie » au sens propre du terme. Si nous prenons le druidisme, comme exemple, nous découvrons divers panthéons, à l’image d’homologues grecs, latins, germaniques, vaudous, et cœtera. Avec le temps et la confrontation culturelle, cultuelle, des rites de plus en plus élaborés s’avérèrent et virent le jour. Pendant des milliers d’années, la magie panthéiste proliféra. Puis l’intelligence humaine franchit une porte de saut qualitatif, brusque, avec l’apparition du polythéisme.
 

POLYTHÉISME
 

Il s’agit du passage du souffle panthéiste, événementiel, agonisant sur l’autel de la Science apparue avec ses corrélats à l’interrogation existentielle de l’Être et sa relation au cosmique. L’Homme ne regardait plus, uniquement, son nombril psychologique mais tournait son intelligence vers le cosmos et les étoiles. La découverte des lois scientifiques et mathématiques avait relativisé les dieux des panthéons qui ressortirent, avec les siècles, des poupées enfantines au grenier de l’enfance des idées. Le cosmos fut peuplé de nouvelles divinités, attribuées à des planètes ; des religions nouvelles virent le jour, greffées pour la plupart en une sorte de marcottage culturel sur le passé panthéiste. Il n’y eut jamais une réelle rupture entre les deux courants religieux. Il suffit d’étudier le polythéisme latin, avant l’avènement du monothéisme judéo-chrétien, pour découvrir la véracité de notre allégation. A chaque planète, dont Mercure par exemple, étaient attribuées des entités aussi diverses que variées ; elles étaient extraites à l’aide de moyens plus ou moins alambiqués de définition comme le furent les célèbres « carrés magiques », véritables curiosités mathématiques dont le substrat planétaire est obscur. Des cérémonies cultuelles, à vocation de charge énergétique des dieux et déesses, s’étaient formées sous l’observation pertinente d’Hommes plus intelligents que la moyenne de leur époque et qui avaient compris leur nature contingente… A eux la Raison naissante et aux autres la foi irrationnelle… Faut-il juger ? En regard de notre temps dit moderne ?
 

Le concept d’un Dieu unique advint comme une étape intellectuelle, nécessaire, lors de l’évolution rapide de la Science. La notion d’un Architecte de l’Univers apparut, reprenant la découverte de PYTHAGORE, pour ne retenir que celui-ci parmi tous ses homologues bien sûr ; elle avait abouti à l’idée d’un Géomètre universel, d’une sorte de démiurge par conséquent avec des cohortes de demiurgii. L’étape du monothéisme était là.
 

MONOTHÉISME

 
Le dieu principal, anthropomorphe, des religions était malheureusement conçu à l’image de son inventeur : l’Homme. Il en avait tous les défauts, ou qualités selon les idéologies et mentalités. Nous reportant aux écrits vetero testamentaires nous découvrons un Dieu humanoïde qui, au mont Horeb, au mépris du décalogue qu’il venait d’élaborer et de confier à Moïse, notamment du verset « Tu ne tueras point », ordonna de tuer tous les adorateurs du Veau d’Or, parents et enfants, vieux et jeunes, animaux, et tout détruire en une crise de folie meurtrière. Reportons-nous aux textes vétero testamentaires où l'on découvre que le Dieu Yahweh est comme un dément qui ne se contrôle plus :

"Maintenant laisse-moi ; que ma colère s'embrase contre eux et les consume" (Exode 32 - verset 10). Moïse implora Iahweh : "Pourquoi, Iahweh, ta colère s'embraserait contre ton peuple... Délaisse l'ardeur de ta colère et repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple" (Exode 32 - verset 12). Et la colère de Moïse s'enflamma... (verset 19). Moïse leur dit : "Ainsi parle Yahweh, que chacun de vous mette son épée à son côté; passez et repassez dans le camp d'une porte à l'autre et que chacun tue son frère, chacun son ami, chacun son parent..." (verset 27). Il succomba, ce jour-là, environ 3.000 Hommes. Moïse dit : "Remplissez vos mains, aujourd'hui, pour Yahweh, puisque que chacun s'est dressé contre son fils et son père, afin qu'il vous donne une bénédiction" (verset 29).

Que faut-il penser de ces deux Fous furieux dont l'un est "Dieu" et l'autre son "prophète" ; ce dernier essayant de calmer le premier, supposé être "parfait" !... Sur un plan psychiatrique, le Moïse biblique souffrirait donc d'un dédoublement schizophrénique de la personnalité ; tour à tour il se prenait pour "Dieu" puis son Interprète privililégié. Ce n'est pas la seule incongruité que l'on découvre dans les écrits bibliques, vetero et neo testamentaires ; il y en a une multitude, toute aussi loufoque. Ne serait-ce que l'affaire Abraham à qui son "Dieu" réclame l'holocauste de son propre fils en gage d'amour ; après une sordide tractation, le "Dieu" ... diabolique consent une substitution, celle d'un mouton en remplacement de l'enfant ! Ce genre d'ineptie ne contrarie toujours pas les "Croyants".

Il est évident que ce Dieu est imaginaire ; Moïse fut le seul à établir la célèbre « Table de la loi » qu’il attribua à son Dieu pour la légitimer, à l’instar des Rois et Monarques, plus tard en France, avec la « Sainte Ampoule »… Il pouvait, de ce fait, légitimement se dédire puisqu’il se prenait pour « Dieu ».
 

En réalité le Dieu biblique était un Egrégore élaboré selon la plus pure tradition magique, traditionnelle, et telle qu’elle se perfectionna avec les siècles. Parler des égrégores, c’est aussi évoquer les rites propitiatoires d’activation de ce qu’il convient de nommer « Centrales d’Énergie psychique ». L’Ordre des Chevaliers Élus Cohens de l’Univers, créé par Martinez De PASQUALLY, en fut une…

 

DES ÉGRÉGORES ET RITES
Par Edmond FIESCHI


"Je hais mon époque de toutes mes forces ; j’y meurs de soif."

Lettre d'Antoine de SAINT EXUPERY au colonel GAVOILLE

"Je me méfie des Hommes qui défilent."

Antoine de SAINT EXUPÉRY

"Qu'est ce qu'un dieu qui se laisse tuer par des hommes et dont les hommes mangent la chair et boivent le sang. Le mien est le Soleil et personne ne le peut tuer".

L'Inca ATAHUALPA, répondant à l'interprète de PIZARRE.
(Rapporté par Las CASES)

PROLÉGOMÈNES


Depuis la nuée des temps, l’Homme (la lettre H majuscule désigne l’humanité entière) fut confronté à des dangers multiples et variés, dès son apparition sur la terre. Sans le secours de la science, il projetait mentalement les cataclysmes, catastrophes naturelles, maladies et adversités dans le domaine fantastique de l’imaginaire. A l’incompréhensible il essayait de donner des explications à travers des concepts surréalistes qu’il nommait, dès l’apparition du langage articulé, Esprits matériels ; avec l’élaboration de ses structures neurologiques et leur évolution, les notions de Dieu et divinités apparurent ; ce fut le premier panthéisme, à ne pas confondre avec le polythéisme.


Les Hommes étaient en butte avec les éléments, sans cesse ; la nécessité de les maîtriser s’imposait et, sans le secours de la science, ils recouraient aussi à des subterfuges symboliques qui s’inscrivaient dans un imaginaire animé par des peurs intestines. Ils projetaient les terreurs de l’inconscient dans la sphère surréelle d’une tentative de rationalisation que le Philosophe FEUERBACH expliquait comme "étant le reflet fantastique de la Réalité ». Ce ne fut pas encore l'intelligence, la pensée organisée, nous confie ENGELS. Il faudra attendre une rupture entre deux contradictions, une nouvelle synthèse, pour qu'un primate atteigne la pensée organisée et déductive. Puis, à un moment donné, cette intelligence répartie prendra la forme d'une société primitive.


Cette société était semblable à la nôtre mais se différenciait de celle-ci par l’absence de savoir scientifique. Elle était écrasée par les éléments ambiants, les forces aveugles de la Nature : tremblements de terre, éruptions volcaniques, animaux terrifiants, climats rudes, les maladies, famines ; la mort qui était un mystère encore insondable. Une nature rebelle et hostile écrasait l'Être humain ; privé du secours de la connaissance, il éprouvait ce que Georges POLITZER appela une sensation, un complexe combiné d'action. Ce quelque chose que l'Homme de l'époque ne pouvait analyser, FEUERBACH l'explique comme la sensation collective que l'Homme primitif éprouvait : il avait peur. Cette crainte, au lieu de la comprendre et l'assimiler dans une optique objective, il en fit une vérité pesante, subjective, et lui donna un nom : DIEU. Cette entité était conçue comme une sorte de « Chef » commandant à l'inintelligible et, afin d’en rationaliser le substrat, les plus Intelligents transférèrent leur modèle social vers une structure « religieuse » en une hiérarchie culturellement astreinte aux limites cognitives de leur cerveau. Il y eut donc des « sous Chefs » et « Croyants » (moins intelligents) à qui étaient proposés, puis imposés, des articles de foi avec des codes de droit et devoirs appropriés ; des morales, dogmes plus tard. A partir du moment où la peur fut identifiée à Dieu, des esprits plus évolués soumirent une partie de l'humanité aux caprices d'une autre. Ce fut l'exploitation de l'Homme par l'Homme, à travers l'ignorance. Cette trilogie funeste : « peur, Dieu et dieux, exploitation », introduisit dans la matière intelligente ce qui existait dans la matière non pensante : la loi de contradiction interne dont l’Humanité subit les affres depuis des millénaires, jusqu’à nos jours.


Des panthéons apparurent avec des hiérarchies, diverses et variées, de dieux et déesses qui se combattaient à l’image des éléments naturels (l’eau contre le feu, et cœtera) et, pour se les concilier, les premiers Hommes copièrent le système social, primitif, de leurs sociétés où des présents s’échangeaient entre chacun des membres, à la manière de trocs ; ils présentaient donc des offrandes propitiatoires à leurs divinités, dont un Dieu suprême, le Soleil ; la lune vint en second, comme luminaire adjoint. Le feu (reflet de l’astre solaire) était utilisé comme moyen de nourrir des Dieux que les Hommes érigeaient selon leurs codes et échelles de valeur, d’où la cruauté n’était point absente ; ce fut ainsi que des Prêtres et Prêtresses sacrifiaient des victimes émissaires, d’abord des animaux puisqu’ils étaient carnivores, puis des Hommes comme eux. Ainsi naquirent les premiers égrégores conçus et construits autour du sang versé ; ils furent le premier panthéisme. On retrouve encore aujourd’hui les résidus de la préhistoire dans les rites magiques où l’on utilise le sacrifice animal et le pacte du sang pour activer ou réactiver des égrégores. A la préhistoire, et à l’instar de Monsieur JOURDAIN dans une comédie de MOLIÈRE (Jean Baptiste POQUELIN) qui faisait de la prose sans le savoir, les Primitifs créaient des « égrégores » (vortex et centrales d’énergie psychique), sans en être conscients.


La notion de polythéisme intervint, plus tard, avec l’élaboration d’une intelligence, collective, plus structurée et l’abandon du nomadisme pour la sédentarité. L’Humanité connut alors un tournant décisif pour son évolution, jusqu’à nos jours, pour aboutir au concept anthropomorphique d’un monothéisme tout aussi barbare, cruel et illogique que les Sociétés et cultures, modernes, elles-mêmes. Les chats ne font pas des chiens…

 

DES ÉGREGORES


"Les Hommes sont le bétail des Dieux."
Adage indou


UNE ÉTRANGE HISTOIRE

Aussi insolite que le présent récit puisse paraître, il demeure véridique néanmoins si l’on en croit l’Académicien Alain DECAUX (propos relevés lors de l’émission Ex Libris à TF1, en 1995, citant un entretien antérieur, accordé par l’Historien, le 6 décembre 1989) :

"En 1853, l’écrivain Victor HUGO est exilé dans l’île de Jersey située au large de la côte bretonne ; il est âgé de 52 ans et arrive de Belgique, apaisé. Il est entouré de sa famille, ses amis ; à Paris, la mode est au spiritisme et aux tables tournantes. Victor HUGO est sceptique mais décide de faire un essai. Le premier jour, la table ne bouge pas et une commensale, Madame De GIRARDIN, dit : « C’est parce qu’elle est trop lourde ». Elle va acheter une petite table, un petit guéridon, un trépied. Deuxième jour, rien ; troisième jour, rien, quatrième jour, rien. Cinquième jour, c’est un dimanche, la table frémit."

"Une jeune fille répond, une jeune fille morte ; elle est heureuse, vit dans la lumière. Pour Victor HUGO, il n’y a aucun doute ; il s’agit de sa fille Léopoldine, morte, noyée il y a tout juste dix ans. Alors, là, Madame HUGO est en larmes, Victor HUGO a les larmes plein les yeux, tout le monde est bouleversé, tout le monde est sûr que Léopoldine HUGO, morte à Villequier, vient de revenir. Pendant deux ans, presque chaque jour, Victor HUGO et les siens vont s’asseoir autour de la table. Pendant deux ans, Victor HUGO va se consacrer à l’interrogation des esprits. Un coup pour A, deux coups pour B, trois coups pour C, il ne reste plus qu’à séparer les mots, les uns des autres ; tout est noté scrupuleusement."

"Tour à tour viennent s’asseoir, à sa table, les plus grandes personnalités de l’histoire, de MOLIERE à DANTE, en passant par Jésus CHRIST ; William SHAKESPEARE consent, même, à dicter un drame inédit. Victor HUGO en est convaincu : toutes les révélations dues à la table doivent lui permettre de fonder une nouvelle religion. Grâce aux esprits, il connaît, désormais, le secret de l’univers. Victor HUGO, dans un texte alors lucide, qu’il a noté en dehors de la table, dit très clairement :"

 « J’avais tout cela, non formé complètement, j’avais tout cela dans l’esprit à l’état d’hypothèses ; je me posais des questions. La table et tous ceux qui viennent à moi, me confirment et m’apportent le prolongement de ces suppositions ».

"En 1855, Victor HUGO est, à nouveau, expulsé ; c’est le départ pour l’île de Guernesey et, là, plus de table mais des apparitions. « Je ne me couche jamais », écrit Victor HUGO, « sans une certaine terreur ». Il se réveille la nuit, entend des pas, des craquements, des coups frappés au mur, ou même des chants. Où qu’il aille, il sera accompagné de ses apparitions ; elles le poursuivront jusqu’à sa mort." (Fin de citation).

Certes Victor HUGO qui n’est pas n’importe qui ; mais ce récit remonte au 18° siècle ! A l’époque, il eut pu terminer son existence dans un asile psychiatrique et, de nos jours, un spirite qui relaterait ce genre d’expérience serait vraisemblablement interné pour psychose grave !

Est-ce sujet à caution ? Signe de démence ? Ou bien, y a t-il une réalité non pathologique, non subjective ?

Tout ce branle-bas dura jusqu’à la mort de Victor HUGO car sa médiumnité, éveillée, devint anarchique et dictatoriale. N’est-ce pas à comparer avec les hantises chères au Curé d’Ars (Ain) qui se colletait avec sa libido et qu’il appelait le « Grappin » ?

L’AFFAIRE DU CURÉ D’ARS.
 
Ars est un petit village situé dans le département de l’Ain, à une trentaine de kilomètres de Lyon (Rhône), à vol d’oiseau. D’origine essentiellement rurale, son destin fut considérablement modifié par l’arrivée d’un Curé Jean Marie Baptiste VIANNEY, il y a plus d’un siècle. Voyons de plus près son cursus.

Issu d’une famille d’agriculteurs, il naquit le 8 mai 1786 à Dardilly (Rhône) et mourut le 4 août 1859 à Ars sur Formans (Ain). En 1806 le curé d’Écully (Rhône), M. BALLAY, ouvrait un petit séminaire où Jean-Marie Baptiste VIANNEY fut scolarisé. Il était un élève médiocre, surtout parce qu'il avait commencé à étudier très tard. Il éprouvait de grandes difficultés, et ses connaissances se limitaient à un peu d’arithmétique, d’histoire et de géographie. L’étude du latin était, pour lui, un supplice bien qu’il fût aidé par son condisciple Mathias LORAS, futur premier évêque missionnaire de Dubuque (Amérique), qui lui donnait quelques leçons. Ses maîtres cependant, voyant sa piété, ne doutaient pas de sa vocation à laquelle ils l’incitaient. A l’époque, une telle fonction était un ascenseur social non méprisable.

La guerre d’Espagne réclamait alors beaucoup de soldats ; il fut donc recruté en 1809. A la suite d’une maladie, il éprouva des difficultés à rejoindre son régiment, s'égara et, pour ne pas être puni comme déserteur, accepta la proposition d'un paysan de le cacher sous un faux nom, comme instituteur dans son village ; puis, son jeune frère ayant accepté de servir à sa place, il put regagner le petit séminaire. Il n'entendait rien à la philosophie du fait qu'elle s'enseignait en latin mais son évêque, connaissant sa piété, finit par l’ordonner prêtre en 1815 à Grenoble (Isère).

Il fut alors envoyé à Écully (Rhône) comme vicaire de M. BALLEY puis, après la mort de celui-ci, comme curé en 1818 à Ars (Ain), village des Dombes (de très nombreuses flaques d'eau suintent du sous sol, sur la terre, en cette région très humide), qui comptait environ 200 habitants. Il y servit pendant 41 ans, jusqu’à sa mort.

Jean-Marie Baptiste VIANNEY, fraîchement émoulu du séminaire, compensait une certaine carence intellectuelle par une foi fanatique. Croyant sans faille en la souveraineté religieuse de l’Église Catholique et Romaine, le Curé d'Ars s’investit dans une mission de conversion et repentance primaire, qu’il s’imposa avec une dureté ascétique, quasi implacable. Écoutons Monseigneur Henri CONVERT :

« Il serait difficile de dire à quel point le Curé d’Ars aimait les pauvres pécheurs. Que faisait-il, les premières années, à genoux devant le Saint Sacrement, immobile, prosterné sur le pavé du sanctuaire, dès quatre heures du matin ? Il priait pour eux et s’offrait en sacrifice pour leur conversion. Ce fut, pendant plusieurs années, son occupation presque unique ; il y consacrait huit heures par jour. Il créa ainsi ce courant de grâces extraordinaires qui allaient les chercher et les amenaient à Ars comme malgré eux. »

"Le Saint Curé d’Ars et le sacrement de pénitence"

Éditions SAINT REMI
B. P. 79 – F-33410 CADILLAC

Certes, Monseigneur Henri CONVERT omit l’essentiel que ne manqua point de relever l’Abbé TROCHU dans son histoire du Curé d’Ars, en la première édition qui fut, ensuite, expurgée ! En l’occurrence, le saint Curé procédait à des flagellations meurtrissantes et sanglantes, sur son propre corps émacié par les jeûnes, à l’aide d’un cilice confectionné de ses propres mains ; cet instrument de supplice était constitué de ficelle de chanvre tressé, à l’intérieur de laquelle il avait patiemment introduit des pointes de tapissier. Lorsque la tentation sexuelle, naturelle, manifestait un fonctionnement hormonal, normal en lui, il se saisissait alors de la discipline et, d’un bras vengeur de la sainteté outragée, il se fouettait jusqu’au sang. L’hémoglobine ruisselait et giclait sur les murs ; à côté de son lit, on pouvait encore discerner la trace d’une main sanguinolente. A ses commensaux, qui s’inquiétaient du tumulte que ne manquaient pas de provoquer ses sévices corporels, nuitamment, le Curé d’Ars révélait :

« C’est le démon, le Grappin, qui est encore venu me tenter, cette nuit, et cœtera. »

Il y a soixante ans, il était encore possible de contempler le matériel de torture, maculé de sang coagulé, exposé dans une vitrine abritant les vestiges de cette époque fantastique. Aujourd’hui, il a disparu ! En effet, ce lieu est devenu le Centre d’un pèlerinage fructueux pour le petit commerce et la Commune ; il fallut donc procéder à l’aseptisation de l’histoire afin de ne pas effaroucher les Mystiques. A de petites causes, grands effets !

Avec l’avènement de la psychiatrie, la suspicion d’une maladie mentale est vraisemblable, en la circonstance. Parallèlement, il y a l’aspect ésotérique à ne pas négliger.

L’ascèse effroyable, que suivit et poursuivit le Curé d’Ars, s’inscrit dans un ensemble de techniques dites de méditation avec attribut, en Orient. Le même système est utilisé dans ce qui est communément nommé l’Hésychasme chez les moines du Mont Athos. Au bout d’un certain temps, variable selon les individus, des pouvoirs paranormaux et d’ordre psychique adviennent ; ils s’insèrent dans une dérive hypnotique. Le magnétisme du Curé d’Ars, exacerbé par ses pratiques ascétiques, rayonnait largement au-delà du village lui-même ; phénomène qui pouvait expliquer l’assertion de Monseigneur CONVERT, lorsqu’il parlait d’un « courant de grâces extraordinaires ».

En ce contexte, l’adage « la foi soulève des montagnes » s’avère. Pire même, elle peut matérialiser les forces cataclysmiques de notre propre inconscient et que l’iconographie démoniaque traduisit par le vocable « démons ».
 
A la lumière de ces références, comment expliquer les phénomènes dits paranormaux ?


a) Les rituels sacrificiels, cités dans les écrits vétéro testamentaires,comprenaient le massacre de milliers de têtes de bétail dont le sang imprégnait tous les objets cultuels, jusqu’au voile du Saint des Saints. Les Clavicules de Salomon, qui constituent le bréviaire des magiciens, comportent l’exécution de colombes pour les rites magiques. Le sang, véhicule de l’énergie vitale, fut donc utilisé pour animer des entités appelées lors des cérémonies.

b) Les litanies sont comme des clefs mettant en relation avec ce que la tradition appelle des égrégores. A ce sujet il importe de rappeler quelques règles ancestrales.

 

 

LES ÉGRÉGORES

Qu’est-ce qu’un égrégore ?

Le cerveau humain manifeste la possibilité de la création de vortex d’énergie psychique, en utilisant les matériaux que lui offre la nature. Appelés « anges », « démons », « élémentaires » ou « élémentaux », « entités », « loas » pour le Vaudou, « saints canonisés » pour les religions – les noms des « saints », prononcés à l’envers, deviennent de redoutables vortex d’énergie négative – et cœtera , ils constituent des panthéons, autant divers que compliqués, éparpillés dans le monde. Comment naissent-ils, vivent-ils et, parfois, meurent-ils ?

a) Fabrication et naissance d’un égrégore.

Le principe repose sur la pratique de la Méditation avec attribut, appelée « Technique du yantra » en Indes.

L’équivalent du « yantra », en occident, est l’icône qui reflète un paradigme divin... ou démoniaque, c’est question de vocabulaire et les anges, comme les démons (de daïmons - mot grec signifiant archétypes), sont des créations psychiques du cerveau humain, et que l’on matérialise d’après une méthode occulte.

Selon la tradition tantrique, le schéma est la chair de l’entité et le mantra (formule sonore) son sang. Le rôle d’un mantra est de concentrer l’énergie sur son objet pour le vitaliser. En Indes, le processus de charge et de vitalisation des yantras s’appelle : « Prana Prathista ». Plus tard, il suffira d’évoquer l’entité et de prononcer la formule mantrique, mentalement ou oralement, pour provoquer certains phénomènes qui n’ont rien de « sorcier »... Ce ne sont pas les miroirs fêlés qui portent malheur ; ce sont les cerveaux !

La matière de l’entité, créée par un opérateur, est empruntée aux règnes de la nature. On pourra utiliser de l’argile mêlée à de la cire d’abeille, par moitié, que l’on façonne à l’image d’un Homme ou d’une femme. A l’intérieur, une gouttière verticale, symbolisant une colonne vertébrale, est creusée pour être remplie d’un mélange du sang du créateur de l’égrégore, avec de l’eau de pluie, des cristaux de silice, du charbon fossile. De manière plus sommaire, il est possible d’utiliser un simple glyphe comme support de concentration et d’activation mentale, comme pour l’hésychasme chrétien.

D’aucuns pourraient être tentés, s’ils sont kabbalistes, de sacrifier un animal afin d’accélérer la vitalisation du yantra en astral. Nous réprouvons totalement ce procédé et le condamnons car l’opérant renouvellerait les délires des magiciens noirs de jadis. Les résultats seront réels si le processus, que nous analysons, est observé à la lettre. Si un égrégore a été créé avec le support de sang pour sa vitalisation, il se nourrira exclusivement de cette manière, tout le long de sa vie. Si son créateur ne lui donne pas de la nourriture suffisante, le long des jours, il pourra alors s’alimenter, seul, par vampirisation et, de ce fait, il deviendra autonome et s’affranchira de sa tutelle. Avec toutes les conséquences que cela comporte ! Rappelons-nous l’histoire du GOLEM.

Dés que l’égrégore a été vitalisé, il convient de l’alimenter régulièrement par l’énergie libérée par l’opérateur, ou bien de végétaux, résines brûlées dans une cassolette. Concomitamment, il est requis d’utiliser un procédé de respiration particulier. Le regard est fixé sur la statuette et la formule de son nom sera prononcée mentalement, sur l’inspiration, tout en véhiculant son image dans son propre cœur physique. A l’expiration, on visualise une énergie blanche, véhiculée par l’air expiré et descendant dans le cœur de l’icône, en accompagnement de la réintégration mentale du modèle ; son nom est prononcé à haute voie. Cette entité prendra vie, force et vigueur, grandira en s’alimentant de l’énergie fournie par l’opérateur et de la nourriture spécifique qui présida à sa naissance ; elle sera sa propre création. Elle restera présente, dans son mental, à chaque fois qu’il en aura besoin. Il s’agira d’un véritable golem.

Le signe du succès est dans la sensation que la statue de terre bouge, d’abord. Avec le temps, elle se dédouble et paraît avoir une certaine autonomie. L’opérateur s’aperçoit, très vite, qu’en réalité l’image obéit à son mental. Pour la commodité, l’opérateur peut être tenté de dissocier la statuette de son double psychique en assignant ce dernier à résider dans un endroit éloigné. Comme l’égrégore est un être plat, à une seule dimension donc, il peut se fixer n’importe où ; derrière un tableau, sous l’écorce d’un arbre, etc.

La science officielle pourrait parler d’hallucinations et autres pathologies. Plus réellement, il s’agit d’une forme d’hypnose collective qui peut aboutir à des phénomènes de hantise, petite et grande.

L’Homme doit retrouver son pouvoir de créer des « Dieux ». Science bien connue en Asie et au Tibet.

b) Vie d’un égrégore.

Les statues, dans les églises, temples, organisations, etc., tout comme les totems, sont des êtres égrégoriques, vivants, s’ils ont été élaborés comme tels. Les inventeurs d’égrégores peuvent être tentés d’augmenter leur potentiel opératif, de nombreuses manières :

a) En les soumettant à la dévotion de fidèles. Dans ce cas, les entités se nourriront de leur énergie dévotionnelle. Les dévots sont le bétail des dieux !
b) En les conditionnant pour qu’ils s’alimentent par vampirisation pure et simple.
c) En les nourrissant de manière plus morale, parce que moins dangereuse, à l’aide du règne végétal.

Un égrégore continue à se nourrir, par vampirisation, des énergies qui ont été à l’origine de son élaboration, de son édification. Il est possible de donner à d’autres personnes, tout ou partie des clefs d’utilisation d’un ou plusieurs golems, en une hiérarchie dite de « pouvoirs ». Ainsi s’explique la liste des grades mineurs et majeurs au sein des Églises, Temples et sectes.

c) Immortalité ou mort d’un égrégore.

Un égrégore doit être programmé pour disparaître au bout de trois ans au maximum. Au-delà, il peut devenir indépendant et autonome, en se nourrissant par lui-même et comme sa spécificité l’y autorise. Il est donc impératif de le détruire avant l’expiration de ce délai ; d’autant plus qu’il deviendra, automatiquement dangereux pour son initiateur avec qui il a des liens très étroits, d’ordre astral. Reliés, tous les deux, par une sorte de cordon ombilical, le risque est patent. Rapidement désobéissant, il s’alimentera de l’énergie nerveuse de son créateur, par vampirisation.

Le problème des égrégores est très vaste. Lorsque des golems ont été abandonnés à eux-mêmes et réduits à la mendicité énergétique, il y a danger à entrer sciemment en contact avec eux car, dès lors, ils se « réveillent ». Certaines sectes asiatiques connaissent très bien la question. Elles sont même spécialistes en ce domaine et, à leur égard, l’occident fait encore figure d’apprenti ! En substance, les égrégores sont des créatures psychiques artificielles créées par la pensée d’une ou plusieurs personnes et dont la vie peut être entretenue par des rites et cérémonies. Ils agissent par hypnose. Les entités rectrices de divers organismes initiatiques, appelées aussi « Veilleurs », obéissent à de hauts dignitaires qui en possèdent les symboles d’accès.

Les Upanisads sont explicites en la matière et le commentaire d’un de leurs textes sera révélateur :

« Celui qui dit: Je suis Brahmâ, celui-là deviendra Cela. Et, à cet Homme, les Dieux mêmes obéissent et ne peuvent faire que cet Homme disparaisse, car celui-ci est leur propre substance, leur âme... Mais celui qui adore une divinité et déclare : »

« Cette divinité est en haut et moi je suis en bas, celui-là, vraiment, ne sait pas. Il est comme du bétail pour les Dieux qu’il nourrit. Chaque personne, chaque adorateur, engraisse son Dieu. »

« Les Dieux n’aiment pas que les Hommes sachent cela et veillent à ce qu’aucun d’eux ne se soustraie à leur pouvoir ».

(Fin de citation)

Ainsi, si nous nous référons au Vaudou, on découvre l’existence de « loas » (génies, esprits) qui sont des égrégores créés par les Africains et qui peuvent se nommer le Baron Samedi (dieu de la mort), ou Erzulie (déesse de l’amour), etc... (la liste est longue), dont le rôle est défini dés l’origine et qui peut être le décès d’un ennemi, ou l’amour forcé, par exemple. Ceux-ci sont régulièrement chargés lors de cérémonies rituelles et, lorsque leur puissance est trop faible, on a parfois recours à un subterfuge. Récemment, des charters entiers d’occidentaux furent invités à se rendre en Afrique noire pour la fête d’Erzulie. Des centaines de personnes s’y rendirent, dansèrent et communièrent à la fête rituelle. Pendant ce temps, les prêtres vaudous rechargeaient les batteries de l’égrégore Erzulie, à bon marché. Ils riaient sous cape de l’ignorance des voyageurs qu’ils exploitaient.

Les Dieux de l’univers ne sont qu’illusion qui n’existe que dans l’esprit de l’Homme, surgit avec lui et disparaît en lui. Dans la forme, l’humain ne réalise pas « cela » ; c’est uniquement en méditant sur le vide que l’on découvre que tout est mirage, les Dieux, les Hommes et l’univers. Tout est une création du mental et l’illusion entraîne la roue diabolique dans une ronde infernale. Ce que nous appelons vérité n’est que le fruit de la projection de notre mental et des cinq sens sur une réalité qui nous échappe. Certes, cette vérité ne ruine en rien l’existence de la matière et de ses lois ; il serait absurde de penser le contraire. Pour l’appréhender, la métaphore de la fourmi grimpant à un arbre est explicite.

Pour un insecte rampant sur l’écorce d’un végétal, il s’agit d’un univers composé de vallées, de montagnes ; il ne perçoit pas l’ensemble avec ses tiges, ses feuilles, ses racines, etc... Allons plus loin. Si nous imaginons les vents de doctrine comme autant de façades d’une gigantesque pyramide dont le sommet est la Réalité, et sur chacune des milliards d’humains grimpant vers lui mais s’identifiant à la vérité unique de leur propre voie, tout en ignorant celle des autres ou la combattant, notre planète porte des habitants qui se comportent comme des insectes ! Que dire aussi pour l’atome et ses composants ? Et pour l’infiniment grand ?

L’ultime Réalité restera donc toujours inaccessible et ce sera l’éternel moteur de la Vie universelle.

Dans les temples tibétains (confer : « A l’ombre des monastères tibétains »), par Jean MARQUES RIVIERE – Préface de Maurice MAGRE – Grand Prix de Littérature de l’Académie Française – Éditions Victor ATTINGER – 1929, les lamas suivaient d’abord une instruction dite de « lamas sorciers » et qui était constituée d’enseignements mantriques, spécifiques. Puis, ils étaient rendus à la vie profane comme guérisseurs ou bien magiciens. Ces lamas étaient persuadés, pour la plupart et à ce stade, que les divinités étaient réelles. Parfois quelques rares lamas, plus intelligents et courageux, osaient mettre en doute l’existence des « Ydams » (esprits, égrégores, etc...) et venaient s’en confier auprès de leurs anciens Initiateurs qui les renvoyaient à leurs foyers, sans leur répondre franchement. Ce n’était qu’après la troisième démarche du doute qu’ils consentaient, enfin, à reconnaître la véracité de celui-ci et à les admettre à l’Université magique, pour des enseignements supérieurs où ils découvraient la science de la création des Dieux, par le mental.

La création des Dieux a été, de tout temps, la science de l’hypnose collective pour la maîtrise de la planète terre. L’Église s’en était préoccupée...

Les divinités peuvent acquérir leur indépendance et, dans la magie arabe, le d’jnoun (d’jin, diable) TEKAL, qui apparaît sous la forme d’une souris (il ne s’agit que d’une force psychique), s’est affranchi de toute tutelle. Il se nourrit du psychisme des magiciens et, particulièrement, de ceux qui l’évoquent rituellement afin d’en obtenir de l’aide pour une action quelconque, ou bien encore auprès de médiums inconscients d’être vampirisés. Ce que le magicien ignore, cependant, c’est que le d’jin évoqué ne restitue qu’une infime partie de l’énergie psychique qu’il a reçue, à moins que la technique soit scientifiquement élaborée.

Ainsi que nous l’avons abordé, précédemment, si un égrégore ne s’est pas libéré de son créateur, il périclite et meurt dés que sa vitalisation n’est plus entretenue ; à moins qu’il ne vampirise les vivants et ne continue une existence parallèle, dans le plan astral. Il peut se réveiller lors de rites appropriés. Ceci est valable pour toutes les divinités du monde, dont celles des tombeaux égyptiens avec leurs momies habitées par des égrégores antiques et solennels.

Bien que la psychiatrie ignore encore la phénoménologie des rites magiques, qu’elle classe officiellement dans la rubrique des pathologies mentales, des psychiatres et psychologues ne pensent plus tout à fait la même chose. Mais, ainsi que le confiait un spécialiste: « la psychiatrie n’a que 90 ans d’âge! » Quoi qu’il en soit, la magie existe bien et, par exemple, face à la colossale Centrale d’Énergie du Tibet, qui continue de recharger ses égrégores selon des secrets millénaires, ce n’était pas les « Opérations équinoxiales » d’un Martinez De PASQUALLY qui auraient pu les réduire ; pas plus qu’aujourd’hui, malgré les exorcismes émanant d’autres Centrales énergétiques comme les Églises... Quand on enlève un poil à un rhinocéros, on ne l’affaiblit guère ; et le poil repousse! Donc... Écoutons MARQUES-RIVIERE (ouvrage précité) :

« La voix grave du prêtre s’élève dans la grotte : »

« Mon fils, les destinées des êtres humains sont dirigées par les Dieux et les Démons. Mais ceux-ci obéissent aux Sages et aux Saints qui peuvent ainsi lire l’avenir des peuples et des races... »

Sans vouloir faire œuvre exégétique, disons que le problème posé par l’aspect diabolique de la vie, tel que le manifestent les guerres, l’indifférence à la souffrance, à l’ignorance, la mort, etc., a interrogé une multitude de philosophes et de théologiens, depuis des millénaires ; sans qu’aucune réponse valable soit apportée ! Est-ce que le Mal (la prédation) préexista à la vie ? Ou bien, est-ce que le Mal est concomitant de l’apparition de l’Homme ? Ou bien encore, est-ce que les deux questions sont valables et complémentaires ? Qu’est-ce que le Bien ? Le contraire de cela ? Réponse trop facile et sommaire.

L’anthropomorphisme dans la conception de ces entités nie toute revendication à l’authenticité. D’un côté, il existe vraisemblablement un archétype cosmique qui conditionne l’existence terrestre ; les Gnostiques parlent d’un Démiurge, sorte de Dieu second que constituerait une incarnation humaine ayant réalisé tout son potentiel ontologique. D’un autre côté, les ésotéristes pensent à une entité majeure, créée de toute pièce par des Mages, selon le principe des égrégores et réservée pour servir des desseins obscurs ; il existe près d’un million de sectes sataniques dans le monde. Les deux suppositions sont valides et nous pouvons résumer le problème en constatant que le Dieu des Mystiques semble être l’ennemi de l’humanité qu’il plonge et maintient dans un état hypnotique de somnambulisme mortifère. Le Dieu des religions serait le Roi des hypnotiseurs.

Les signes d’appel sont conventionnels et ont été attribués aux égrégores à leur création ; ils constituent, entre autres choses, une des clefs d’action magique sans lesquelles aucune opération n’est suivie d’effet. Par analogie, il s’agit de codes d’accès comme pour un ordinateur protégé contre l’intrusion. D’où l’explication des gestes et paroles rituelles, très précis, transmis par les legs successifs lors des initiations théurgiques.

Afin d’être clair, il importe de savoir que chaque cakra (homologue de la séphirah physiologique dans la kabbale) est binaire. Comme le courant électrique qui possède des aspects positif et négatif, un cakra a une bipolarité. La vibration positive sera symbolisée par un « ange » et l’autre, négative, par un « daimon ». L’ombre est complémentaire de la lumière. Il s’agit d’une seule et même énergie, sous des aspects vibratoires, différents.

Arrivé à ce stade, il apparaît plusieurs constats :

1°) - Les égrégores de la kabbale ont des correspondances avec la physiologie du corps humain, comme l’Arbre séphirotique l’expose en détails.

2°) - C’est la conjonction des énergies subtiles, humaines, lors de cérémonies ou bien de séances de méditation, qui créent une ou plusieurs « Centrales d’Energie Psychique » dont les noms qui leurs sont attribués ont été conçus d’après une volonté mnémotechnique. Les formules sont des clefs d’accès aux dieux. Ainsi, une certaine litanie indoue provoque l’entrée en contact psychique avec une déité, une devata appelée KRISHNA et fortement chargée en Indes. Les litanies et mantras n’ont pas besoin d’être prononcés verbalement pour devenir efficaces : mentalement cela suffit. Parfois un simple signe... Mais gare à la manie de la persécution !

3°) - Les énergies étant duelles (le YIN opposé au YANG en Chine, le JAKIN à BOAZ en Franc-Maçonnerie, le noir au blanc, et cœtera ) il est vraisemblable que l’équilibre vital de celles-ci peut être rompu, soit à la suite de maladies soit en conséquence d’actions psychiques. Et ce sera là le nœud gordien de toute l’affaire théurgique.

En ce cadre, une importance particulière est conférée à SATAN qui signifie, en hébreu, l’ADVERSAIRE. Il s’agit d’un égrégore qui remonte à la nuit des temps. Ce vocable désigne, aussi, une réalité sémantique, totalement différente si on le comprend d’un autre point de vue. Afin d’être explicite, il est à constater l’existence d’un égrégore, appelé « Jésus », qui a été créé au sein de quelque secte il y a quelques décennies. Cette entité psychique n’a rien de commun avec le Jésus historique ! Il en sera de même pour SHATHAN qui constitue essentiellement le symbole de la création du monde, avant d’avoir été transformé en égrégore, « adversaire » de l’humanité !

Dans le récit de la Genèse, il est mentionné la tentation de ÈVE, la première femme, par le serpent tentateur. Désymbolisons le mythe et que découvrons-nous ?

Le serpent désigne le soleil, qui est une étoile et, pour le représenter, la tradition gnostique utilise les signes du TAU et du S. Le TAU est le symbole de l’énergie – verticale – complètement matérialisée dans le moule de la forme – horizontale. Il est de couleur rouge et représente l’astre physique dont l’énergie a l’aspect du S, de couleur verte. Les lettres S et TAU ont donné le nom SETH ; elles commencent et finissent le vocable serpent qui, dans la dogmatique chrétienne, est fallacieusement affecté au diable (ShaThan en hébreu) ou bien SaT (être) en indien.

Quant à l’arbre de vie, c’est la colonne vertébrale ; l’arbre de la connaissance du bien et du mal désigne l’éveil de la conscience grâce à l’énergie serpentiforme actionnée à l’intérieur de l’Homme. Dans la Franc Maçonnerie, le Temple représente un Homme couché dont les pieds sont les colonnes Jakin et Boaz, les colonnes les bras, le beaucéant avec la Voie du milieu, la corde spinale, et le plateau de Vénérable, la tête. Les déambulations représentent la circulation de l’énergie vitale dans les trois corps (instinctif, cardiaque et intellectuel). Les cinq points de la maîtrise symbolisent les cakras de même ordre, dans la kabbale hébraïque, et qui s’éveillent à la mort de l’Ego. La mort d’Hiram, assassiné par trois compagnons, est le symbole de la chute de l’énergie conscience du Grand Architecte des Univers au sein de la matière et qui ressuscite par l’Éveil à la Vie, à la Connaissance et à l’Amour. Dans le Brahmanisme, les trois corps font l’objet d’enseignements spécifiques.

CONCLUSION

Si l’on en croit PLATON, dans sa « Caverne », l’Humanité serait gouvernée par des Égrégores créés par l’Homme… Les Humains seraient, mis à part quelques privilégiés, placés sous leur coupe en parfaite servitude. D’où l’explication des délires fanatiques d’excités plus prompts au sentiment et au ressentiment qu’à la réflexion et la mesure. Si les Humains se battent, peut-être ne serait-ce pas par plaisir mais conditionnement hypnotique, d’ordre égrégorique.

Y a-t-il un moyen d’échapper à la domination des « arkontes » ?

Oui, il existe mais, paradoxalement, personne n’en veut à la suite d’un conditionnement particulièrement bien construit.

Mais c’est une tout autre histoire…

Faut-il réveiller les Esclaves ?

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Source: http://mentor-laqueste.blogspot.fr/2011/09/des-egregores-et-rites-4-et-derniere.html
Màj 17/05/18